La crise de la confiance (enver l’Église et dans l’Église)

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On a choisi de parler de la confiance parce qu’est un sujet fondamental, soit pour la foi, soit pour la vie des tous les jours. La confiance permet de regarder vers l’avenir. Mais, malheureusement, est une valeur en crise, même si, par sa nature, il s’agit d’une valeur qui est et sera toujours en crise.

Aujourd’hui, je parlerai du problème de confiance qu’on a l’opinion publique, et peut être nous aussi, vers l’Église, notamment vers la hiérarchie. Bien sûr, comme vous savez bien il y a des raisons objectives pour que les gens se méfient de l’Eglise -les cas d’abus sexuelle, la division parmi les pasteurs et les fidèles, etcetera-, mais s’est ne pas la seule raison de la crise actuelle.

En fait, comme je vais vous expliquer, on constate qu’aujourd’hui on a plus de difficulté pour confier, ça veut dire, pour nous abandonner aux autres. Est une caractéristique de la nôtre époque. Et pourtant on nous demande la confiance souvent, tous les jours : nos enfants, nos amis, nos collègues au travail, l’Evêque de notre diocèse…

Comme on vous a déjà expliqué, j’enseigne dans une faculté de communication spécialisé dans la communication de l’Église catholique. Là, on prépare les futurs porte-parole des diocèses, congrégations, mouvements, etcetera. Vous pouvez l’imaginer, nous avons beaucoup de travail devant nous. C’est un vrai défi.

Au cours des quinze dernières années, comme un peu partout, on a beaucoup parlé à la faculté des cas d’abus sexuels et de la manière de bien communiquer leur gestion, la prévention, etcetera. C’est clairement la question qui a plus endommagé l’Eglise, un peu partout. Sur le sujet des abus sexuelles, vous en avez probablement assez. Moi aussi. Ne vous inquiétez pas, nous n’en parlerons pas trop.

Mais pendant ces années, quand nous discutions sur ce sujet, je ne cessais pas de me poser la question : et après ? Qu’est qu’on va faire après ? Comme est qu’on va recommencer ? Parce que nous savons que l’Église a encore un message à proposer. Comme on peut faire pour qu’une famille apporte une autre fois leur enfants à la catéchèse ? Comme est-il possible que les gens prendre au sérieux les conseils des prêtres ? Comme sera-t-il possible que l’Église aura un autre fois l’autorité moral qui devrait avoir ?

Je me suis alors intéressé au concept de la confiance, et j’ai appris que ce n’était pas seulement l’Église catholique qui avait un problème à cet égard, mais beaucoup d’autres institutions, spécialement des institutions qu’ont été pendant les siècles l’épine dorsale de la société : les partis politiques, l’armée, les banques, etc.

Pour aborder la question, je vais diviser la session en trois parties : je vais essayer d’expliquer d’abord qu’est que ce exactement la confiance ; après, on verra pourquoi t’elle est en crise ; en fin, nous examinerons ce que nous pouvons faire pour faire confiance et pour inspirer la confiance dans l’Église et vers l’Église.

Bien sûr, vous comprenez que la communication n’est pas une science exacte et on ne peut pas atteindre des conclusions définitives. Je ne ferai que quelques réflexions qui peuvent inspirer l’attitude de chacun.

1. QU’EST-CE QUE LA CONFIANCE ?

Alors, le première point est : qu’est-ce que ce la confiance ? Dans l’empire romaine, la confiance été une déesse. En fait, les serments prêtés en son nom étaient les serments les plus sacrés et les plus inviolables qui soient. Elle était représentée comme une femme avec un bandeau sur les yeux (d’où l’expression de la confiance aveugle). Surtout a été l’empereur Auguste chi a propagée la dévotion a cette déesse, afin d’encourager la loyauté des soldats. Les anciens Romans ont compris qu’il s’agit d’un élément indispensable à la cohésion d’une société, d’une relation, avec laquelle on peut construire un empire.

Comme d’autres concepts apparemment évidents, la confiance n’est pas facile à définir, même si nous avons un sens intuitif de ce qu’elle est et que nous en faisons l’expérience au quotidien. Nous buvons un café dans un bar sans douter du serveur qui le sert, nous montons dans un bus en étant sûrs qu’il suivra un itinéraire, …

Je ne veux pas vous donner un cours de philologie, mais si on étude l’origine étymologique du mot « confiance » -au moins, en français, en espagnol et en italien- ça va nous aider à comprendre le significat. « Confiance » remonte au mot grec et latin « pistis/fides », qui dérive lui-même du mot sanskrit « fid », qui signifie « lier, attacher ». Ainsi, la confiance lie notre volonté incertaine à une certitude que nous ne possédons pas encore. Quand quelqu’un nous demande la confiance, il nous demande de passer d’un contexte connu, c’est qu’on a appelé la zone du confort, a un autre inconnu mais pour lequel on nous a créé des attentes.

Par conséquence, elle nous pousse à prendre une décision et à faire un saut dans le vide, dans l’espoir que le comportement futur de l’autre partie sera conforme aux attentes générées. C’est un « saut dans l’inconnu ». Saint Thomas d’Aquin dans la Somma Theologica dit que la confiance est « un espoir renforcé », et je trouve qu’elle est très belle cette définition. L’esperance est, a mon avis, la vertu du XXI siècle, parce qu’on vit dans un monde fatigée.

Pour réfléchir encore sur la nature de la confiance, j’utilise souvent comme métaphore le rapport que j’ai avec mon mécanicien : Antonello. Antonello est un Italien qui est originaire de la Calabria, une région au sud de l’Italie. Il est très sympa et toujours joyeux, comme la plupart des Italiens. Chaque fois que ma voiture à un problème je la porte à Antonello et il la répare. Comme est la confiance que j’ai en lui ?

La première caractéristique est évidente : la confiance est nécessaire. Si je ne laisse pas ma voiture à Antonello, il ne pourra pas la réparer. Ça veut dire que la confiance permet de regarder vers l’avenir. Si, au contraire, le soupçon s’infiltre dans notre relation avec les autres, ça porte à la paralysie. Je ne dis pas qu’il faut confier toujours, mais on doit éviter le soupçon comme attitude habituelle.

Un environnement de travail tendu, une famille où l’on demande des explications excessives ou une amitié qui exige de rendre compte de chaque erreur sont autant de situations où l’on s’étouffe, tout s’arrête. On a dit que la confiance est comme l’oxygène : s’il y en a trop peu, on étouffe ; s’il y en a trop, on est plus heureux et on réfléchit mieux.

La confiance est progressive. La première fois que j’ai payé Antonello, j’ai vérifié la facture, mais je ne le fais plus. Il s’obtient petit à petit. Donc, si nous voulons aider quelqu’un à faire confiance en l’Église, si on veut l’attirer à la foi, on peut commencer pour des questions faciles, et comme ça, petit à petit, sera plus facile accepter autres sujets. Par exemple, il y a des personnes que d’abord n’accepteront pas la morale sexuelle de l’Église, mais ils peuvent trouver un premier point commun avec le respect pour la création, pour dire un sujet. C’est là qu’on peut commencer à comprendre d’autres vérités.

La confiance est contextuelle. Je fais confiance à Antonello pour ma voiture, mais je ne le laisserais jamais gérer mes économies. Ainsi, le contexte modifie le besoin de confiance. Je n’ai pas besoin de faire confiance à une déclaration spontanée du Pape dans un avion, si je ne suis pas d’accord avec ses déclarations, mais je dois lui faire confiance lorsqu’il publie une encyclique.

La confiance est fragile. Si Antonello commet un jour une erreur et il se trompe dans les comptes lorsque je dois le payer, je me méfierai de lui pendant un certain temps. La confiance aussi produit la fragilité, la vulnérabilité.

Finalement, la confiance est performative. Ce point est important pour ceux d’entre vous qui ont des employés sous leur responsabilité ou des enfants : la confiance nous transforme, nous rend meilleurs, plus responsables. On est disposés à prendre plus risques.

Sur cette question, je peux raconter une petite anecdote : Anna Snitkina était la seconde épouse de l’écrivain russe Dostoïevski. Et elle raconte dans ses mémoires que son mari était dépendant des jeux de hasard, et il avait dépensé beaucoup d’argent, presque toutes leurs économies. Elle avait caché une petite somme pour pouvoir manger, mais il lui a demandée l’argent, en prétextant qu’il l’investirait dans une affaire extraordinaire. Elle ne l’a pas cru, mais elle a eu l’intuition que son mari avait besoin de sa confiance. Que s’est-il passé ? Il a tout perdu au jeu. « Il a perdu tout ce que nous avions », raconte Anna dans ses mémoires. « Il est retourné à la maison en larmes et m’a serré les genoux en me demandant pardon ». Mais elle ajoute : « Au même temps, la honte d’avoir abusé de ma confiance a définitivement guéri Dostoïevski de son addiction au jeu ». C’est un exemple du pouvoir de transformation de la confiance.

2. POURQUOI ON A PLUS DE DIFFICULTÈS À CONFIER ?

Après avoir réfléchi sur le concept, je passe au second point : Alors, quelle est la raison du déclin général de la confiance ? En bref, on peut dire que le climat actuel du soupçon á été motivé pour deux raisons : les scandales e la polarisation. Dans cette analyse, je suive la théorie d’un professeur d’Oxford qui a analysé comme fonctionne la confiance dans la mafia. Mais on peut l’appliquer aussi à l’Église et les autres institutions.

D’abord, les scandales. L’image donnée par les affaires d’abus sexuels ou d’autres cas de corruption -le cas d’un cardinal à Rome qu’a acheté un bâtiment à Londres ; le cas d’enfants donnés en adoption sans le consentement de leur mère en Belgique ou les problèmes avec les indigènes ou Canada, pour citer seulement quelques exemples-, ces cas ont amené l’opinion publique à penser que l’Église a abandonné souvent les fidèles pour se protéger elle-même comme institution.

La même chose s’est passée avec les scandales de Lehman Brothers, les émissions de Volkswagen, les statistiques trompeuses d’Astrazeneca sur les vaccins, etcetera. Ce pour ça que beaucoup de gent pensent que les institutions sont au service du système et non de la société ;

et petit à petit, s’est consolidée l’idée selon laquelle les valeurs qui guident ces organisations ne sont pas alignées avec celles de leurs publics. En conséquence, nous soupçonnons les experts et les élites élevés par des critères historiques, surnaturelles ou curriculaires, car nous supposons qu’ils donnent des avis ou conseillent guidés par des intentions cachées et égoïstes.

A cause de cette culture du soupçon, on pense que le progrès de la société est contrôlé par groupes de pression et des complots, y compris au sein de l’Église. Avec plus d’informations disponibles chaque jour, il est plus facile d’enchaîner des actions apparemment isolées et de les interpréter comme le résultat d’une mauvaise volonté.

La deuxième raison est la polarisation. Comme on le sait, l’opinion publique actuelle est polarisée dans presque tous les domaines. Grace à l’internet nous connaissons certains conflits -dedans et dehors l’Église- que nous n’aurions jamais imaginés. Par exemple, nous avons récemment vu comment Les présidents des conférences épiscopales de Pologne et d’Allemagne se sont disputés dans les médias au sujet du chemin synodal allemand. Le document Fiducia Supplicans aussi a montré comme il y a très différents points de vue. Ces problèmes causent logiquement de la douleur et rendent la division plus visible.

Le problème est qu’il semblerait nécessaire que nous prenions parti dans tous ces conflits. Et logiquement l’autre devient un opposant. De plus, comme vous le savez, les médias en internet isolent les gens d’un parti en leur fournissant presque seulement des informations avec lesquelles ils sont d’accord : la fameuse « bulle ». Ainsi, ils s’éloignent de plus en plus de ceux qui pensent différemment. Et ceux groupes deviennent des ennemis, des étrangers, des bizarres. Il devienne plus difficile de le regarder avec bienveillance.

Les Grecs parlaient de la eunoia : jeter un bon regard sur quelqu’un avant de juger ses paroles ou ses actions. Mais cette eunoia et de plus en plus difficile à cause de la division sociale. La polarisation a toujours existé, mais pas constamment, comme aujourd’hui.

Donc, chaque fois on est plus loin de ceux qui pensent différemment et on est plus exposés aux scandales. Ce pour ça que les crises de toutes sortes ont affaibli notre désir de nous remettre entre les mains des autres, car nous nous sentons de plus en plus vulnérables et sans défense, sans la capacité de savoir si on nous trompe ou pas. Malheureusement, une société dans laquelle les liens ne sont pas renforcés finit par être fragile et manipulable.

Dans un panorama confus – déjà affaibli par le relativisme idéologique e l’individualisme du XXe siècle – la peur d’être trompé par des informations intéressées nous fait nous méfier de ceux qui brandissent le drapeau de la vérité. Pour cette raison, nous préférons ne pas dialoguer et faire confiance uniquement à ceux qui disent ou pensent ce qui correspond à nos opinions.

L’ère de la post-vérité a été suivie, de manière logique et cohérente, par l’ère de la post-confiance.

3. EST-IL POSSIBLE CONFIER DANS L’ÈGLISE ET INSPIRER CONFIANCE VERS L’ÉGLISE ?

Ceci nous amène à la troisième partie de notre discussion. Comme faire pour confier dans l’Église et pour inspirer confiance ver l’Église ?

Pour les catholiques pratiquants, ce saut de la confiance doit être principalement motivé par des raisons surnaturelles. L’Église même fonde son existence sur la confiance dans les promesses de Dieu ; l’histoire du salut elle-même est l’histoire de la confiance de Dieu en l’homme et de la confiance de l’homme en Dieu. Dieu est fidèle. Mais la curie romaine ? les évêques progressistes ? le synode allemand ?

Nous devons souvent garder à l’esprit que l’Église est surtout Jésus Christ, et nous sommes le corps. La curie ou les Evêques ou la qualité du clergé dans une diocèse son très importantes, mais quand même secondaires pour l’évangélisation.

Nous voulons tous un bon clergé, parce qu’il est nécessaire, fondamental ; mais s’inquiéter excessivement de l’avenir de l’Église à cause de querelles entre courants de pensée est une forme de cléricalisme. On ne peut pas penser que tout ira bien seulement si les prêtres font bien les choses. Nous ferons bien de nous rappeler de ce qui disait saint Josemaria : « Un secret. — Un secret à crier sur les toits : ces crises mondiales sont des crises de saints ».

Au même temps, quand nous nous inquiétons pour le présent, il peut nous aider nous souvenir de l’histoire. Ça aide beaucoup pour constater que la santé actuelle de l’Église n’est pas si mauvaise. Il existe au moins le désir d’une Église purifié, authentique, fidèle à la doctrine… Il n’en a pas toujours été ainsi.

Il suffit de voir la confusion et les débats internes des premières communautés chrétiennes d’Éphèse et de Corinthe. Il existe un équilibre dès le début entre la hiérarchie et le sensus fidei dans l’Église. Comme certains étaient scandalisés, Paul a dû corriger Pierre, mais il n’a jamais remis en question sa primauté.

Nous devons être convaincus qu’au milieu des scandales et des désaccords, ce n’est qu’en faisant confiance à l’Église que nous sommes au bon endroit. D’autre part, l’Église est un corps ; lorsqu’une partie est malade, le reste du corps doit cooperer à la guérison. Mais si la personne malade est emportée par la tristesse ou le désespoir, la guérison est plus difficile.

Comme les chrétiens de Corinthe ou d’Éphèse, nous avons la responsabilité sur l’Église de notre temps avec ses défis : il faut étudier la doctrine, il faut corriger avec charité qui se trompe, il faut prier pour la hiérarchie, et il faut ne pas accroître la suspicion et la division à l’égard des pasteurs.

Donc, pour les chrétiens pratiquants les raisons surnaturelles sont les plus importants. Mais pour les non pratiquants et pour le reste de la société ? Qu’est ce qu’on peut faire l’Église comme institution ? Est-il possible inspirer la confiance lorsqu’elle est perdue ? Est-ce qu’il y a une formule magique ?

Pour gagner en fiabilité, j’aime proposer la formule du philosophe Aristote. Dans la Poétique, il dît que pour que l’orateur inspire confiance à son auditoire, il a besoin de trois instruments, qu’il appelle pistei : le logos, le pathos et l’ethos. Ces trois éléments correspondent à la capacité, la bienveillance, e la cohérence. Si vous voulez inspirer confiance -en famille, au travail, avec vos amis- examinez-vous sur ces trois éléments : capacité, bienveillance e cohérence.

Imaginez, par exemple, que vous alliez acheter une voiture. Le vendeur décrit avec précision les caractéristiques de la voiture qui vous intéresse et répond correctement à vos questions. Il est capable : il montre qu’il connaît son travail. Le vendeur vous suggère également d’attendre quelques jours pour bénéficier d’une remise et vous conseille de ne pas acheter un modèle plus cher qui ne correspond pas à vos besoins. Vous percevez ainsi qu’il veut sincèrement vous aider. C’est la bienveillance, qui produit l’empathie. Si, en plus, le vendeur vous assure que le modèle que vous avez choisi est celui qu’il conduit, parce qu’il est convaincu de sa qualité, il gagne votre entière confiance parce qu’il est cohérent avec son discours.

Je vais illustrer ces trois éléments avec l’image d’une hélice à trois pales parce que comme les hélices, la confiance fait marcher en avant petit à petit une relation.

a. Logos : pour Aristote, est la capacité de l’orateur de bien expliquer son message. L’Église doit faire ça, oui, avec les paroles mais surtout avec les ouvres, parce qu’après une crise, le langage des actes est le plus efficace. En latin on dit : « Acta non verba ». « Les œuvres sont amour, non les beaux discours. », disait saint Josemaria. Il s’agit de montrer qu’on a encore la capacité et le désire de faire le bien.

Si nous voulons aider l’Église à inspirer confiance, il est important d’être conscient du bien matériel qu’elle fait et de coopérer dans la mesure du possible. Par exemple, est-ce que je connais combien de personnes mangent grâce à l’Église dans mon diocèse ?

Un bon exemple de la crédibilité qu’on peux avoir grace aux faits sont les gestes du Pape François : il embrassé une personne malade souffrant d’une maladie de la peau, il téléphone tous les jours à la paroisse de Gaza, en Palestine, pour s’intéresser de la guerre, il visite les pays ou les communautés chrétiennes son plus petites… L’opinion publique regarde les actions, parce qu’elles son cohérentes avec la théorie. 

On doit montrer aux autres avec les œuvres comme la foi est pour nous un engagement pour la transformation du monde. Nous ne cherchons pas seulement la nôtre sainteté. Notre vocation doit avoir un effet matériel dans l’amélioration de la société, avec créativité. L’Église est incarnée en nous !

Faits, mais aussi on doit dire quelque chose sur les discours, sur les explications qu’on fait sur la foi. Parfois certaines déclarations des pasteurs peuvent nous inquiéter. Et on a des raisons pour s’inquiéter. Mais au même temps, un conseil pratique est d’aller à la source des informations. Parfois on donne beaucoup d’importance a un commentaire du Pape en passant, mais on ne fait pas l’effort de lire les encycliques, les catéchèses… En faisant cela, on pourra entrer dans la mens, dans l’esprit, du Pape, de les Evêques, …

b. Pathos : la seconde pale est la bienveillance ou l’empathie, montrer qu’on comprend les sentiments de l’autre. L’idée est de faire en sorte que le sentiment de vulnérabilité, cette indécision, n’empêche pas l’abandon. Parfois, lorsque quelqu’un est très gentil avec nous, nous nous rendons compte qu’il va nous demander une faveur.

Tenir compte des sentiments est une question de justice quand on a causé du tort à l’autre part. On doit demander pardon aussi souvent que nécessaire. Dans ce cas, en communication nous disons qu’après une crise il faut suivre les 4 « R » : réparer, répudier, restituer, reformer.

Une manière concrète de cultiver la bienveillance vers l’Église -ça veut dire, d’avoir des bons sentiments vers elle- est d’éviter le complotisme. On a dejá parlé un peu : bien sûr, il faut être vigilants pour protéger la foi, mais il n’est pas objectif de voir des complots derrière tout, en reliant des faits très différents de manière compliquée pour voir des opérations maléfiques. Nous ne devons pas être naïfs, mais nous ne devons pas non plus laisser l’amertume s’immiscer dans notre relation avec l’Église. On peut confier l’Église quand on a des sentiments positifs vers elle, quand on la regarde avec eunoia.

Finalement, pour cultiver le pathos, il est nécessaire surtout écouter et réagir avec humilité.

c. Ethos : Il s’agit de l’autorité et de la crédibilité de l’orateur, qu’on obtient surtout par la cohérence parmi ce qu’on dit et ce qu’on fait. Je pense que ce le point qu’a éloigné plus de personnes de l’Église.

Il y a une phrase géniale du Nietzsche qui dit : « Ce qui me bouleverse, ce n’est pas que tu m’aies menti, c’est que désormais, je ne pourrai plus te croire ». Les conséquences de l’incohérence e des mensonges son terribles.

Pour sa part, san Grégoire le Grand disait dans le sixième siècle: « Si la vérité doit causer du scandale dans l’Église, il vaut mieux permettre le scandale que de renoncer à la vérité » . Ces paroles sont très actuelles. Quinze siècles plus tard on constate que dire la vérité a été, est et sera toujours un défi fragile et difficile. Mentir pour sauver un bien apparemment plus grand (comme le prestige de l’Église ou la réputation de ses pasteurs, par exemple) sera toujours une tentation, mais nous avons appris que dire la vérité est un bien qui porte ses fruits à long terme.

Une application pratique pour montrer cohérence est de ne critiquer pas sans charité les pasteurs ou d’autres groupes de l’Église. La division qu’on montre à l’extérieur est contraire à cette cohérence.

Mais surtout, comme membres de l’Église nous devons être cohérentes avec la doctrine, parce qu’est une source de crédibilité. Il faut l’étudier, sans se plier aux modes sociales. C’est normal s’il nous préoccupe si quelqu’un veut changer la doctrine, parce que la cohérence donne beaucoup de sécurité, de solidité, de credibilité.

Il faut quand même accepter une tension dedans l’Église. L’Église, comme beaucoup d’autres relations, est toujours en tension parmi deux extrêmes négatifs : la division e l’uniformité. Quand on étude l’histoire de l’Église on peut regarder qu’il a eu toujours une tension dedans l’Église parmi ceux qui veux conserver la foi et ceux qui veulent l’approfondir en élargissant les frontières. C’est comme si l’Esprit Saint aye donné une mission complémentaire a chaque groupe, et l’un a besoin de l’autre, et comme ça l’Église peut marcher avec les temps qui changent, étant au même temp fidèle à Dieu, qui ne change pas.

C’est pourquoi, quand la société change beaucoup autour de nous, il y a souvent une réaction –parfois exageré- pour protéger la foi, la liturgie, le sacré. Il y a aussi d’autres qui veut aller à l’autre extrême en se pliant aux exigences du monde. Il disait que le conservateur est un « croyant », alors que le libéral est un « espérant ».

Parfois, ces groupes d’ouverture et de préservation répondent à des générations différentes – comme nous l’avons vu dans le cas de l’Église des États-Unis – ou à des contextes culturels différents – comme c’est le cas de l’Église africaine ou de l’Église allemande – ou à des expériences ecclésiales différentes. Dans ce cas, il est logique que chacun défende ses propres idées.

Parfois la division est plus visible, et il faut l’accepter, mais avec trois limits : la vérité, l’unité et la charité ; ne pas trahir la foi, ne pas abandonner l’Église et ne pas sacrifier la charité sur l’autel de la vérité, comme disait Benoît XVI.

« Dans l’Eglise – a commenté le Secrétaire d’Etat Parolin – il y a toujours eu des changements : l’Eglise d’aujourd’hui n’est pas l’Eglise d’il y a 2000 ans. L’Eglise est ouverte aux signes des temps, elle est attentive aux besoins qui surgissent, mais elle doit aussi être fidèle à l’Evangile, elle doit être fidèle à la tradition, fidèle à son héritage ».

Alors, logos, ethos, pathos. Ortega y Gasset, un philosophe disait : « La beauté attire, l’intelligence fascine et le bien retient ». C’est ce que nous voulons montrer de l’Église : sa beauté, le bien qu’elle fait et sa vérité. Le logos, le pathos et l’ethos.

* * *

Je finis. Trust arrives walking and departs riding, dit un proverbe anglais : la confiance arrive à pied et repart en courant. C’est ne pas facile confier toujours dans l’Église, mais il est nécessaire. Je n’oublierais jamais le jour où ma mère m’a donné pour la première fois sa carte de crédit et m’a dit d’aller chercher de l’argent à la caisse automatique. Quand elle m’a donné la clé secrète, le poids de la vie d’adulte m’est tombé sur le dos… Ce jour-là, je me suis sentie mûre. Confier nous transforme, et au meme temps transforme l’Église.

En ce moment historique, nous devons regarder l’Église avec confiance : elle a besoin d’être regardé avec bienveillance et, au même temps, ce regard d’espérance nous aidera aussi à découvrir toujours la beauté de l’Église et à avoir le désir de l’incarner avec nos vies.

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